Plan wallon de l’air : Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?

Avril 2070, le printemps est de retour ! Les terrasses, barbecues et ballades à pied et à vélo vont refaire leur apparition. Quelle douceur dans l’air… Oups, bercée par cette douce euphorie printanière, j’en ai oublié… mon masque à gaz !

Alors que les seuils européens de concentrations en particules fines sont déjà dépassés dans deux stations wallonnes (sur 7), le plan wallon de l’air continue de se faire attendre. Entre les pics hivernaux de pollution aux particules fines, les allergies printanières aux pollens et les pics d’Ozone estivaux, les personnes sensibles ont la vie dure ! Si le pollen est naturel, les autres pollutions sont évitables. Malheureusement, il va falloir prendre son mal en patience car ça ne risque pas de s’améliorer tout de suite… Profitons des quelques semaines de répit pour nos poumons pour rappeler l’urgence d’une action régionale.

Inter-Environnement Wallonie rappelle la nécessité d’adopter un plan de lutte efficace contre la pollution atmosphérique, proposant et imposant des mesures structurelles concrètes de réduction des émissions de polluants atmosphériques. Ce plan doit avoir pour ambition de rappeler à chacun, du simple citoyen aux administrations communales, en passant par les industriels et les autorités régionales, comment agir pour la qualité de l’air.

Les responsabilités de chacun doivent être mises en évidence et les moyens de lutte existant pour chaque acteur doivent être rappelés. Prenons l’exemple des communes, qui ont tendance à s’exempter de responsabilité en imputant la pollution au trafic routier et au chauffage. L’exemple de Marchienne-au-Pont est parlant : la commune en est à la fin du mois de mars à 62 jours de dépassement de la norme européenne, alors que le quota annuel de dépassement imposé par l’Europe est de 35 jours. Charleroi est un exemple criant de l’immobilisme wallon en matière de lutte contre la pollution atmosphérique. Dans une ville située en plein centre d’un bassin industriel rassemblant de nombreuses sidérurgies, le fait de nier la responsabilité des industriels en leur laissant une tranquillité royale frôle la cécité. N’oublions pas que la législation en matière de permis d’environnement stipule que la commune est en droit d’imposer des conditions d’émissions atmosphériques strictes et surtout d’exercer des contrôles de respect de ces normes d’émissions.

Le plan wallon de l’air est en cours d’élaboration et devrait être adopté pour l’été, selon le cabinet du ministre wallon de l’environnement, Benoît Lutgen. Mais l’expérience notamment du plan wallon des déchets nous a appris à relativiser les délais annoncés. Des réunions inter-cabinets sont en cours afin de délimiter les priorités d’action. Inutile de rappeler que pour nous, la priorité est qu’il y ait, enfin, une action…