Pour le climat et leur santé financière, les banques belges doivent arrêter d’investir dans les énergies fossiles

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Bruxelles, le 19 avril 2017 – Plus de 40 milliards d’euros, c’est la somme totale que les quatre plus grandes banques belges BNP Paribas, ING, KBC et Belfius – investissent dans les combustibles fossiles !. La Coalition Climat lance une campagne nationale auprès du grand public pour les appeler à abandonner au plus vite ces investissements néfastes. Car, s’il est désormais acquis que ces énergies ont un impact considérable sur le climat, il est moins connu qu’investir dans celles-ci constitue un réel risque financier.

« Bien que les investissements dans les énergies durables augmentent d’année en année, ceux effectués dans le secteur des énergies fossiles restent encore beaucoup trop importants », explique Sarah Schlitz, co-présidente de la Coalition Climat[[La Coalition Climat est une plateforme nationale qui regroupe 62 membres du mouvement environnemental, de développement, des syndicats et d’organisations socio-culturelles. Plus d’informations sur www.coalitionclimat.be.]]. « Par cette campagne, nous voulons inciter les banques à désinvestir les énergies fossiles, car persister dans ce type d’investissement s’avère constituer un haut risque financier. »

Une étude commandée par la Coalition Climat[[Durant la période 2014-16 BNP Paribas, ING, KBC et Belfius ont investi ensemble plus de 40 milliards d’euros dans 100 entreprises importantes du secteur des combustibles fossiles, notamment les entreprises avec les plus importantes réserves de charbon et pétrole (chaque fois le top 25), et les entreprises d’électricité avec la capacité de production la plus élevée sur base de charbon (top 25 mondialement et en Europe).

Ces investissements contiennent aussi des émissions d’actions et d’obligations, que les banques n’ont eu en possession que pour peu de temps. Ces émissions facilitent en grande partie le financement de projets et d’entreprises d’énergies fossiles et ont été incluses dans l’étude pour cette raison.

Le dossier complet est disponible ici: “Des banques zéro fossile pour lutter contre la bulle du carbone” ]] démontre que les quatre plus grandes banques de notre pays financent encore et toujours les combustibles fossiles à hauteur d’un montant très élevé: plus de 40 milliards d’euros investis dans les 100 plus grandes entreprises du secteur des énergies fossiles. BNP Paribas représente trois quarts du total (30,37 milliards) et ING occupe la seconde place avec un cinquième (7,14 milliards). KBC et Belfius (via son gestionnaire de patrimoine Candriam) suivent ensuite avec une somme de respectivement 2,22 milliards et 679 millions d’euros. Il est particulièrement inquiétant que près de la moitié de cette somme (19,41 milliards d’euros) soit destinée au charbon, l’énergie fossile la plus polluante.

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« Pourtant, la science est unanime: nous devons absolument rompre notre dépendance aux énergies fossiles si nous voulons éviter des changements climatiques dangereux », affirme Mathieu Soete, expert en Désinvestissement chez Greenpeace Belgique. « Les banques ont d’ailleurs un rôle crucial à jouer dans la transition nécessaire vers une économie et une société avec 100% d’énergies renouvelables. C’est pourquoi la Coalition Climat lance aujourd’hui une pétition sur www.banqueroute.be qui invite les client.e.s et citoyen.ne.s à mettre leur banque sur la bonne route. »[[Sur www.banqueroute.be les clients et citoyens peuvent écrire aux quatre banques pour leur demander d’abandonner le plus rapidement possible leurs investissements dans les énergies fossiles.]]

Les énergies fossiles occasionnent des dommages graves et irréversibles pour le climat, les populations et l’environnement, et, de plus en plus d’experts le reconnaissent investir dans celles-ci constitue risque financier. Ainsi BlackRock, le plus grand gestionnaire de patrimoine dans le monde, a-t-il indiqué le danger des ‘stranded assets’: des combustibles ou centrales fossiles qui coûteront plus que ce qu’elles ne rapporteront durant les prochaines années.[BlackRock, Adapting portfolios to climate change (2016), [PDF ]]

Frank Vanaerschot, coordinateur des recherches sur les banques chez Fairfin, conclut: « Considérant le budget carbone disponible suite à l’accord climatique de Paris, 85% des réserves de charbon, pétrole et gaz connues à ce jour doivent rester dans le sol. D’un point de vue économique, elles ne valent donc plus rien. Continuer à investir dans celles-ci relèverait d’une politique financière irresponsable. »[Oil Change International, The sky’s limit (2016), [PDF ]]

Contact:
Sarah Schlitz
Co-présidente Coalition Climat
s.schlitz@iew.be

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Sarah Schlitz

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