Printemps de l’Environnement : un bilan transparent (dans tous les sens du terme…)

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Le Ministre en charge de l’Environnement, du Climat, de l’Energie, du Développement durable et de la Protection du consommateur, Paul Magnette, a présenté ce matin le bilan du Printemps de l’environnement, le « processus participatif, politique et décisionnel » qui a réuni les stakeholders du Royaume en mai et juin 2008. Cette initiative originale inspirée du « Grenelle de l’environnement » français répondait à la mobilisation associative et citoyenne portée par le Pacte écologique belge.
Pour la Fédération Inter-Environnement Wallonie, la démarche du Ministre se distingue par une honnêteté et une transparence rares dont on ne peut que se féliciter. La fédération environnementale regrette par contre la maigreur des résultats obtenus.

Généralement, les politiques se plaisent à mettre en exergue leurs réalisations et à passer sous silence leurs échecs et projets inaboutis. Le bilan du Printemps de l’environnement dressé par le Ministre Magnette rompt avec cette mauvaise habitude. Le Ministre a en effet tenu à répertorier les mesures issues des divers groupes de travail qui n’avaient pas pu être mises en ½uvre et a expliqué, pour chacune d’entre elles, les raisons (politiques, financières) du blocage…. Il s’agit là d’une culture de l’évaluation (trop) rare qu’Inter-Environnement Wallonie souhaite souligner. La fédération environnementale déplore cependant que des actions aussi essentielles que, par exemple, l’évaluation du coût de l’inaction en matière de santé environnementale n’aient pu être concrétisées.

Au niveau des résultats, le Ministre annonce 80% de mesures mises en ½uvre, 15% en cours d’exécution et 5% rejetées. Dans l’attente d’une évaluation plus pointue (visant notamment à déterminer si les mesures mises en ½uvre figuraient ou non au rang des prioritaires), la Fédération tient à rappeler qu’elle avait déploré, au terme du processus, « le manque d’ambition des mesures consensuelles qui en sont issues ». Et 80% de pas grand chose, cela fait moins que pas grand chose… En matière de mobilité, par exemple, aucune mesure réellement significative n’avait pu émerger du groupe de travail.

Pour Inter-Environnement Wallonie, le Printemps de l’environnement a eu le mérite non négligeable d’impulser une dynamique nouvelle. Pour la première fois, des acteurs issus des milieux économiques, sociaux, environnementaux et académiques rejoints par des représentants de l’administration se sont retrouvés autour de la même table pour discuter des mesures concrètes pour faire face à l’urgence écologique. Le timing particulièrement serré n’a malheureusement pas permis l’instauration d’un nécessaire climat de confiance entre des parties aux vues divergentes voire contradictoires. De même, les querelles de compétences et rivalités politiques avaient porté préjudice aux nécessaires coordination et complémentarité entre pouvoirs fédéral et régionaux. La Fédération appelle donc à une relance rapide du processus, notamment autour des mesures recalées dans les groupes de travail faute de consensus. Car les résultats engrangés sont très loin de répondre à l’importance des enjeux.

Canopea