Prix de l’or noir et hiver rigoureux malmènent droit à se chauffer et finances publiques

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Face à l’augmentation des prix du baril, aujourd’hui reconnue structurelle, le gouvernement fédéral avait notamment décidé, en septembre dernier, de ristourner la TVA sur le mazout de chauffage. Une mesure qui aurait pu, si les prix s’étaient maintenus à 70$, lui coûter près de 500 millions d’euros. A comparer avec les 300 millions de recettes supplémentaires que lui procure l’envolée de l’or noir, essentiellement engrangées “sur le dos” des automobilistes…

Il ne restait donc plus un kopeck dans les tiroirs pour satisfaire les quelques 250 000 signataires de la pétition lancée par Touring Secours pour réclamer une baisse des juteuses accises sur les carburants. La priorité a été accordée au chauffage, ce qui est une habitude typiquement belge. Chez nous, la différence entre les niveaux de taxation des carburants et du gazoil de chauffage est en effet la plus importante de l’Europe des 25.

Reste donc “simplement” à modifier notre façon d’assurer à tous le droit de se chauffer : investir dans la rénovation énergétique de notre patrimoine immobilier. On est encore loin du compte, vu que l’ensemble des budgets régionaux et fédéraux pour la promotion des Économies d’Énergie chez les particuliers atteignent à peine les 50 millions d’euros.

Garantir des prix bas ! Tel reste le maître mot. Reste à savoir combien de temps et dans quelle mesure l’Etat restera, en fonction des évolutions futures des prix du baril, capable de tenir une telle promesse. D’autant que son application actuelle est déjà scabreuse. En effet, par souci d’équité vis à vis des ménages se chauffant au gaz, l’Etat a du leur allonger 100 millions d’euros supplémentaires. Mais ceux-ci ne les percevront qu’avec un retard de plus d’un an.

Reste aussi une série de services collectifs comme les maisons de repos qui crient aujourd’hui à l’injustice. Ne s’étant pas vu accorder la ristourne, ils doivent donc augmenter leurs tarifs pour supporter la hausse de leur facture.

Reste aussi que l’hiver se prolonge, ce qui accentue les difficultés bien réelles d’une partie non négligeable des ménages pour se chauffer, d’autant que les cadeaux de rentrée ne sont plus de mise. Mais ces difficultés ne sont pas partagées par tous. La santé des agences de voyage en témoigne. La prolongation des basses températures a littéralement boosté les destinations “soleil”: le nombre de tels vacanciers ayant quasiment doublé par rapport à l’année passée.

Voilà qui pourrait inspirer le gouvernement fédéral, toujours à la recherche des moyens de financer ses cadeaux de rentrées. A coté du secteur pétrolier, la contribution du secteur aérien ne pourrait-elle pas être bénéfique ?

Canopea