Quel mandat pour le ministre du développement durable ?

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Bruxelles, le 24 octobre 2007 : le manque flagrant de stratégie qui semble ressortir de l’accord de l’orange bleue en matière de développement durable inquiète les organisations environnementales. Comment le ministre du Développement durable pourra-t-il mener une politique crédible de lutte contre les changements climatiques avec un mandat aussi contradictoire ? Le futur gouvernement fédéral a exprimé sa volonté de progresser dans les domaines des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique mais sans préciser quelle direction il comptait prendre, ni à quelle vitesse il comptait avancer.

Contrairement à d’autres pays de l’Union, la Belgique ne fixe toujours aucun objectif national, à moyen terme, pour ses réductions de gaz à effet de serre, les énergies renouvelables ou l’efficacité énergétique. Dans ces conditions, il est difficile d’imaginer comment notre pays pourra contribuer comme on est en droit de l’attendre aux engagements européens.

D’autre part, la remise en question de la durée de vie de certains réacteurs nucléaires – qui ne se justifie nullement en terme de sécurité d’approvisionnement – court-circuite les signaux envoyés aux investisseurs en matière de renouvelables. Seules les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique constituent une solution réellement durable aux changements climatiques.

Les organisations environnementales déplorent par ailleurs le manque de clarté concernant l’allocation des bénéfices exceptionnels des centrales amorties d’Electrabel. Ces bénéfices doivent être prioritairement utilisés sans attendre pour soutenir la recherche et les investissements en énergies renouvelables et en mesures d’efficacité énergétique. Deux domaines où la Belgique est toujours à la traîne. Les ONG demandent au futur ministre du Développement durable, l’élaboration d’une politique climatique enfin ambitieuse basée sur des objectifs belges, à l’horizon 2020, à savoir une réduction de 30% des émissions de gaz à effet de serre, d’au moins 15 à 20% d’énergies renouvelables et 20% d’efficacité énergétique supplémentaire.

De manière plus large, les associations environnementales s’interrogent sur la stratégie et les objectifs poursuivis en matière de développement durable. Celui-ci ne se limite en effet pas à la question climatique. Si cette dernière devrait être abordée avec plus de rigueur et détermination, d’autres grands défis se doivent d’être relevés, notamment en matière de contamination chimique (politique de produits) et de biodiversité.

Une analyse plus fine du contenu de l’accord conclu par les négociateurs sera prochainement disponible.

Pour toute réaction complémentaire :

 Dr Fawaz Al Bitar, campagne Climat/Energie de Greenpeace 0496/122 231

 Jean-Yves Saliez, secrétaire général, fédération Inter Environnement Wallonie 0476/999.603