Sécurité routière: moins de morts aujourd’hui… Et demain ?

Dans le bon sens…

La commission européenne vient de lancer un appel à participer, à la journée européenne des routes sûres (European Road Safety Day) qui aura lieu pour la première fois le 27 avril 2007. La Belgique, via son ministre fédéral de la mobilité, ne manquera d’y participer et d’y faire valoir les résultats de sa politique: le nombre de tué sur nos routes est en effet en constante diminution depuis 2001 avec pour 2005 un total de 1089 tués soit moins 6% par rapport à 2004 (dernières données disponibles sur le site de l’INS). Un gros bémol : sur la même période, le nombre de blessé a augmenté de 4%.

…et, à contresens!

Mais le ministre osera-t-il aborder la révision du code de la route qu’il a entrepris ? Certaines des modifications prévues, véritable mise en question d’acquis pourtant précieux en terme de protection des usagers les plus faibles, auront inévitablement un impact négatif sur la sécurité routière. On peut citer : la suppression de l’art. 7 préconisant un comportement adéquat des plus forts, rapides et lourds vis à vis des plus faibles, lents et légers ; le 70 km/h en agglomération, sur les voiries à 2 x 2 bandes ; la suppression de l’obligation de zones 30 km/h aux abords d’écoles ; l’autorisation des gros cyclomoteurs sur les pistes cyclables D7, D10 ; l’autorisation donnée aux motos de stationner sur le trottoir…
L’exercice entrepris par le ministre a pour fin louable de simplifier le code de la route. Mais il veut, échéance électorale oblige, faire vite et soumettre le nouveau code au vote en avril… C’est ainsi que prévenu à la dernière minute, la Commission Fédérale de la Sécurité Routière (soit 150 personnes) a dû se réunir huit fois en un mois… Autant vous dire que nombre des associations, ministères, institutions n’ont pu y déléguer dans les délais requis les représentants nécessaires! Le texte en chantier est donc bien de faire consensus….
Attentives et inquiétes, les associations de défense des usagers doux et de promotion d’une mobilité durable ne manqueront pas d’attirer l’attention des parlementaires et ministres sur le recul qu’occasionnerait l’adoption en l’état de ce nouveau code.
Une rumeur: il paraît que le « code de la route » qu’on aurait aimé voir devenir le « code de la rue » s’appelera « code de la sécurité routière ».

PS : la sécurité routière relève-t-elle de la santé environnementale, titre de cette rubrique de nIEWs ? Si l’on considère que la mobilité fait partie intégrante de notre environnement et qu’elle influe d’une manière ou d’une autre sur notre santé physique (et psychique), pourquoi pas, exceptionnellement…