Stop Béton, pour en finir avec l’éparpillement de l’urbanisation

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Le dossier « Stop béton » est sorti ! Derrière ce titre, « Stop béton », qui peut générer un certain agacement, il y a la réalité des constats environnementaux  et la volonté d’expliquer comment nous en sommes arrivés là, pour comprendre la nécessité de stopper l’urbanisation. Il serait temps de s’inquiéter des liens de cause à effet entre l’aménagement du territoire et le climat.

Dans le premier volet du dossier, « Pourquoi stopper le béton ? », j’ai rassemblé des explications historiques à la situation actuelle. Il ne s’agit en effet pas seulement de rendre compte des dégâts causés à l’environnement et à notre santé – ce que fait très bien le « Rapport sur l’Etat de l’Environnement Wallon ». Il s’agit de comprendre comment nous en sommes arrivés là.

L’examen des causes permet de mieux percevoir les  inégalités environnementales,  comme par exemple les villes réaménagées pour et par la voiture, avec à la clef des infrastructures agressives, sales et dangereuses que les riverains doivent côtoyer tous les jours.

Ce premier volet veut rendre hommage aux efforts faits par des citoyens dans toute la région, d’abord à ceux qui ont choisi d’habiter les quartiers anciens, et puis à tous ceux qui ont osé sortir de leur coquille pour sensibiliser leurs contemporains à la gravité de la situation. La plupart des associations de la fédération IEW sont nées en résistance à des projets dans les villes et dans les villages, dans des quartiers qu’on allait éventrer / défigurer / moderniser / nettoyer (le verbe variant selon le locuteur). Aujourd’hui, le relais est pris par les réseaux sociaux et surtout par des bloggueurs de talent (Salut, Abdel en vrai !) qui parviennent à faire rire en faisant réfléchir sur un sujet que d’aucuns ont un peu trop tôt fait de décrier comme étant pas sexy ou trop culpabilisant.

Ensuite, le dossier aborde un second volet : « Comment stopper le béton ? »

J’ai la conviction qu’on arrivera à stopper le béton seulement en regardant attentivement la façon dont on s’y est pris pour bétonner : c’est dans les raisons mêmes de l’éparpillement que nous trouverons des leviers pour aménager autrement et urbaniser mieux.

En Wallonie, l’espace consacré aux champs, aux prés, aux bois, aux vergers, aux jardins, est grignoté par l’urbanisation. L’éparpillement de la résidence, des entreprises et des services publics obligent au recours exclusif à la voiture privée et exigent des routes toujours plus vastes et plus rapides. Du coup, les ressources naturelles trinquent. Même le sable, indispensable pour fabriquer du béton, devient rare ! Le territoire est devenu une marchandise comme une autre, une source de profit sur laquelle spéculer. L’activité immobilière est devenue l’économie numéro un de la ruralité.

Dans les villes, les habitants subissent de plein fouet l’omniprésence des infrastructures routières, les démolitions,  la disparition des espaces verts et le manque d’intimité.

La dégradation des espaces publics et de l’habitat, les sols de plus en plus bétonnés, cela se passe tant en milieu urbain qu’à la campagne. Il est temps d’inverser la tendance. Ce mode de vie a été encouragé, notamment par la fiscalité. Il faut regarder la situation en face pour mettre en place d’autres réponses aux envies de « vues vertes », de tranquillité et de nature.

Stop béton !

Il est temps de MENAGER notre territoire.

Il est temps de nous organiser mieux pour faire face aux changements climatiques.

Le dossier encourage la rénovation et l’entretien des bâtiments existants. Au lieu de les démolir, nous devons adapter les bâtiments aux besoins des ménages et à la diminution globale des moyens. Nous devons réfléchir, ensemble, à la manière de réviser le plan de secteur, pour diminuer notre empreinte environnementale.

Le dossier Stop Béton explique comment atteindre les objectifs de freinage de l’étalement urbain en réutilisant le bâti et les infrastructures. En leur donnant une seconde chance, nous améliorons l’état de l’environnement et notre cadre de vie.

Pour lire le dossier en ligne : https://www.canopea.be/wp-content/uploads/2019/12/DossierIEW_StopBeton.pdf

Exemple de belle rénovation à Namur. L’ancienne poste de Salzinnes, rue Simonis, a été réhabilitée en plusieurs appartements. Photo L’Avenir ; voir également Les Echos du Logement n°125, SPW, page 74.