Un Green New Deal pour sortir de l’impasse ?

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Et si la bonne résolution de cette année nouvelle était d’½uvrer à une « économie renouvelée » où la nature aurait autant de place que le capital et le travail ? Et si 2009 constituait une ère nouvelle où le sacro-saint « toujours plus » deviendrait un « toujours mieux » ? Rêvons un peu, en cette veille de fêtes de fin d’année…

L’environnement, un capital sous-estimé

Certes, la croissance économique mondiale a généré une accumulation de richesses sans précédent, le PIB mondial faisant plus que doubler en une vingtaine d’années. Dans le même temps, on assistait à un déclin environnemental massif, 60% des écosystèmes mondiaux se trouvant dégradés ou exploités de façon non durable.

Malgré cet état de fait préoccupant, seule une infime part du revenu national est alloué à la protection de l’environnement. L’enveloppe annuelle dédiée à l’environnement est estimée, à l’échelle mondiale, à tout au plus 10 milliards de dollars. Ce qui parait bien dérisoire eu égard aux 60 à 90 milliards de dollars nécessaires pour réaliser les investissements environnementaux qui s’imposent.

Des moyens dérisoires d’un côté. De l’autre, de considérables aides publiques qui vont à l’encontre de l’environnement, tels les subsides versés à l’agriculture s’élevant, au niveau mondial, à plus de 300 milliards de dollars par an… Sur le plan national, notons que la Belgique continue elle aussi à soutenir massivement des secteurs qui pourtant ont des impacts avérés sur le climat (subventions aux compagnies low-cost, aux aéroports, régime des voitures de société).

Le «Green New Deal», LA bonne résolution de 2009 ?

Aujourd’hui, plus que jamais, le système doit intégrer une troisième composante aux côtés du capital et du travail, à savoir l’environnement.

D’ailleurs, au lendemain de la crise financière, divers experts et instances reconnues ont appelé à considérer celle-ci comme une opportunité à repenser notre mode de développement. Ainsi, le britannique Nicholas Stern[[Attaché à la London School of Economics et auteur du rapport sur les conséquences économiques du changement climatique (2006).]] appelait récemment dans un article intitulé «Green routes to growth – Recession is the time to build a low-carbon future with the investment vital for economy and planet» paru dans The Guardian à une action commune de grande envergure des secteurs public et privé, laquelle accélèrerait la demande à court terme et préparerait une croissance efficace, forte et soutenable à moyen terme.

Plaidé par l’UNEP (United Nations Environment Program) au niveau international, le Green New Deal fait référence au «New Deal» initié par Roosevelt au lendemain de la Grande Dépression des années 1930 et auquel allait faire suite une période de croissance. Contrairement au New Deal, le Green New Deal invite à sortir de la spirale du «toujours plus» (plus riche, plus grand, plus vite) et à s’inscrire dans un «toujours mieux». Ce faisant, l’économie devrait recentrer ses investissements dans les technologies vertes et les infrastructures «naturelles». Cette orientation nouvelle serait salvatrice à deux égards. D’une part, elle permettrait de combattre les changements climatiques, d’autre part, serait vectrice d’emplois.

Des secteurs porteurs d’avenir

La mise sur pied d’un Green New Deal supposera d’investir massivement et prioritairement dans des secteurs tels :

  • l’énergie grise et les écotechnologies ;
  • l’énergie rurale, dont les énergies renouvelables ;
  • l’agriculture durable, dont l’agriculture biologique ;
  • les villes durables, incluant la gestion parcimonieuse du territoire et le développement de modes de transport alternatifs.

Certains pays l’ont d’ailleurs compris, et à raison. C’est le cas notamment de l’Allemagne qui n’a pas tardé à miser sur le renouvelable… investissement porteur puisque, aujourd’hui, ce secteur lui génère 240 milliards de revenu et emploie 250.000 personnes. A l’horizon 2020, il est même attendu qu’il fournisse davantage d’emplois qu’il n’en existe dans le secteur automobile.

Dernière mise en garde

Sachant la finitude des ressources naturelles et la capacité de regénération de la planète supplantée par la demande de l’humanité en ressources, nous devrons, certes, consommer mieux mais parallèlement aussi faire preuve d’une certaine frugalité, en respect aux générations actuelles mais surtout futures.