Un outil pour implanter « la bonne activité au bon endroit » : les cartes d’accessibilité

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La mobilité ne cesse de croître en Belgique… Un habitat dispersé, des commerces s’étirant le long des pénétrantes urbaines ou dans des zones en périphérie des villes, des entreprises implantées dans des parcs d’activités aux abords des autoroutes… autant de tendances lourdes dans l’aménagement de notre territoire qui engendrent un accroissement et un allongement des déplacements quotidiens, privilégiant un mode de transport : la voiture ! La CPDT1 a mis au point un outil d’aide à la décision qui permet d’intégrer la question de l’accessibilité dans les politiques d’aménagement du territoire…
Ces cartes sont désormais en ligne!

Si le secteur du transport n’est pas la principale source d’émission de gaz à effet de serre, il est néanmoins celui qui connaît la croissance la plus forte. Pour réduire, d’ici 2020, nos émissions de gaz à effet de serre de 20 à 30 % par rapport à 19901, il nous faudra donc inévitablement agir sur ce levier. Or, la réduction de la demande de déplacements et de la dépendance à la voiture passe d’abord par une implantation judicieuse des fonctions sur le territoire, en particulier celles qui génèrent d’importants flux de piétons, comme les commerces de détail, les écoles ou les bureaux.

Une cartographie des « parts modales attendues »

Les cartes d’accessibilité conçues par les chercheurs universitaires définissent le degré d’accessibilité en transport en commun, en modes doux et en voiture de tout point du territoire wallon, divisé pour ce faire, en pixels de 50 mètres de côté. Les parts modales évaluées au départ du lieu de résidence et du lieu de travail ont été évaluées sur base des données du recensement de population de 1991 relatives aux déplacements domicile-travail. Cette mesure de l’accessibilité considère bien entendu les spécificités de chaque mode. Ainsi, par exemple, dans un quartier comprenant une gare et plusieurs arrêts de bus sont pris en compte la fréquence de passage des trains et bus à la gare et à chaque arrêts de bus ainsi que la distance de chaque point du quartier aux arrêts et à la gare, sachant que l’accessibilité décroît en fonction de la distance et de la dénivellation. L’étude considère ainsi que le marcheur n’acceptera pas de parcourir plus de 500 mètres pour atteindre un arrêt de bus ou de gravir un dénivelé de plus de 60 mètres sur cette distance. En ce qui concerne les modes doux, les critères pour quantifier l’accessibilité sont la densité de population et une fonction basée sur la probabilité de se déplacer uniquement à pied ou à vélo qui dépend de la distance à parcourir.

Des applications concrètes de l’outil

Cet outil cartographique donne la possibilité d’analyser la localisation de tout projet d’urbanisation sous l’angle de l’accessibilité par les modes alternatifs à la voiture. Le croisement des cartes d’accessibilité avec le plan de secteur permet par exemple de repérer les disponibilités foncières bien situées de ce point de vue. La mise en ½uvre prioritaire de celles-ci devrait être promues grâce à des outils d’aménagement du territoire (schéma de structure communal, plan communal d’aménagement) et de la politique foncière (taxe sur les terrains non bâtis). En outre, des primes pourraient inciter les activités présentant le profil de mobilité correspondant à venir s’y installer …
Les cartes d’accessibilité se profilent comme un outil incontournable à utiliser de façon systématique par les décideurs tant au plan régional qu’au plan communal pour aller vers un développement territorial (plus) durable.

Pour les cartes en lignes: http://cpdt.wallonie.be/?id_page=73

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