Va-t-on se priver d’une réduction de 2,5% du chômage ?

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La Commission européenne a présenté ce mardi sa « feuille de route » vers une économie bas carbone. Si elle confirme une vision à long terme qui devrait permettre à l’Europe de réduire ses émissions de CO2 de 80% (par rapport à 1990) d’ici 2050, cette note ne remet pas en cause l’objectif intermédiaire de 20% de réductions à l’horizon 2020. Il appartient désormais aux Etats membres de se prononcer. Pour la Fédération Inter-Environnement Wallonie, en ne revoyant pas à la hausse leurs ambitions à court terme, ceux-ci se priveraient des retombées positives d’une politique climatique ambitieuse. Une étude récente réalisée par l’Institut de Potsdam pour la Protection du Climat, l’Université d’Oxford et la Sorbonne[[http://www.european-climate-forum.net/fileadmin/ecf-documents/Press/A_New_Growth_Path_for_Europe__Synthesis_Report.pdf]] montre ainsi qu’une réduction des émissions de CO2 de 30% en 2020 au lieu des 20% prévus permettrait, chez nous, de ramener le taux de chômage de 7,8% à 5,3%.

« Avec de tels chiffres sur la table, il serait incompréhensible que la Belgique ne se positionne pas en faveur du passage à 30% lors du Conseil européen de l’Environnement qui se tiendra le 14 mars prochain. Il faut que notre pays se range aux côtés de la France, l’Allemagne, le Royaume Uni, le Danemark et l’Espagne qui se sont déjà prononcés ouvertement en ce sens» estime Cécile de Schoutheete, chargée de mission Energie/Climat chez Inter-Environnement Wallonie.

Une révision à la hausse de l’objectif initial apparaît d’autant plus souhaitable que, suite à la crise économique, nous en sommes déjà aujourd’hui à 17% de réductions et le seuil des 20% sera atteint dans un scénario de « business as usual ». Profitons-en dès lors pour aller de l’avant car plus nous avancerons dans le temps, plus les efforts à fournir seront lourds et coûteux… et plus nous risquerons d’être en 2050 en-deça des 80% constituant le minimum absolu pour maintenir le réchauffement global sous la barre des 2°C.

Pour Cécile de Schoutheete, la feuille de route de la Commission pêche particulièrement au niveau des économies d’énergie : «L’Europe doit se concentrer davantage sur l’efficacité énergétique, le moyen le plus efficace et rentable de réduire les émissions de CO2. Les économies d’énergie sont négligées, le plan « Efficacité énergétique » présenté aujourd’hui en même temps que la feuille de route le démontre une fois de plus. Il excelle dans le vague et repousse l’introduction d’un objectif contraignant, un levier nécessaire pour stimuler ces économies d’énergie… »

La Fédération Inter-Environnement Wallonie souhaite donc que la Belgique soit parmi les Etats qui, le 14 mars prochain, convaincront le Conseil européen d’adopter un objectif de 30% de réductions d’ici 2020.

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