Vive la copenhaguisation !

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Entre les négociations internationales sur le climat allant d’échec en échec et les initiatives locales qui, bien que fort sympathiques et intéressantes, manquent d’ampleur, se situe la ville, un niveau de pouvoir qui a le double avantage d’être proche du citoyen et de conserver une certaine marge de man½uvre pour le changement. Copenhagen est l’exemple même de ville qui a pris conscience de cette réalité et qui a fait le nécessaire pour réussir !

Certains ont très bien compris cela. Ainsi en est-il du « C40 Cities Climate Leadership Group ». Ce réseau est constitué de grandes villes du monde entier qui s’engagent à mettre en ½uvre localement des actions durables afin de contribuer à lutter contre le réchauffement climatique global. Ces villes visent notamment à réduire leurs émissions de GES (gaz à effet de serre) et à augmenter l’efficacité énergétique des biens qu’elles consomment et produisent. Au total, 8% de la population mondiale vit dans les C40 qui « produisent » 21% du PIB mondial.

Parmi la série de cités répertoriées, lesquelles rivalisent de créativité et d’originalité dans leurs initiatives climatiques, une ville a particulièrement retenu notre attention tant elle semble exemplaire en la matière : Copenhague. Elle a par exemple l’intention de devenir la première capitale neutre-carbone dès 2025 ! Etre neutre-carbone signifie que les émissions de carbone sont égales aux émissions compensées. Ainsi, Copenhague s’est engagée à réduire drastiquement ses émissions de carbones et à compenser le reste des émissions avec des projets tels que la construction d’éoliennes.

Plus concrètement, à Copenhague le secteur de l’économie verte a été boosté ces dernières années et a connu une croissance de son chiffre d’affaires de 55% en 5 ans (voilà le genre de croissance que nous ne rejetons pas). Les efforts en matière d’utilisation rationnelle de l’eau ont permis à la ville d’économiser des milliards de litres annuels épargnant ainsi 84 millions d’euros par an ! En ces temps d’austérité et de raréfaction de l’eau en voilà une belle initiative. 35% des Copenhaguois(es) choisissent le vélo pour se rendre au boulot ou à l’école. Cela réduit les coûts liés aux embouteillages (ancien fléau de cette ville résolu aujourd’hui d’une bien jolie manière) ainsi que les coûts dus aux heures de travail perdues et augmente l’espérance de vie des usagers du vélo.

Au niveau des déchets, la cité danoise montre aussi l’exemple : seulement 1.8% des déchets sont envoyés à la décharge. Une partie de ceux-ci sont incinérés et produisent… 98% de l’énergie nécessaire au chauffage des maisons et appartements de Copenhague. La consommation d’électricité y est réduite de 80% notamment grâce à un système de refroidissement régional qui utilise l’eau de mer (et réduit à néant la consommation d’électricité pour l’air conditionné en été).

En bref, Copenhagen est une grande ville qui mène une politique environnementale ambitieuse pour le plus grand bonheur de ses concitoyens (augmentation de la qualité et de l’espérance de vie) et de son économie (augmentation de l’emploi, réduction des coûts…). Bref, une politique triplement gagnante sur les plans économiques, sociaux et environnementaux.

Quid de nos villes et communes belges ? Aucune d’entre elles ne fait partie du réseau C40… Néanmoins, 10 villes belges ont signé la convention des maires. Celle-ci, ratifiée par plus de 3.000 villes européennes (et le chiffre croît tous les jours – encore une « bonne croissance ») regroupe des villes engagées à réduire leurs émissions de CO2 de plus de 20% d’ici 2020 soit un objectif supérieur à l’objectif européen (de 20% justement). Les 10 villes belges sont : Anvers, Genk, Gand, Hasselt, Ostende, Bruxelles, Molenbeek, Liège, Sivry-Rance et tout récemment Louvain (Leuven). Cette dernière vise à devenir neutre-climat (aucun impact négatif sur le climat) d’ici 2030 !

Ces initiatives locales ambitieuses et réalistes peuvent redonner espoir à ceux d’entre nous qui désespèrent face aux lenteurs européennes et internationales à s’occuper sérieusement de la problématique du changement climatique. Libre à nous, citoyens, de nous intéresser à ces exemples et pourquoi pas, à les pousser en avant dans nos villes et communes en interpellant nos élus locaux à leur sujet… C’est bientôt les élections communales et la Fédération vous offre pour ce type d’interpellation un outil « clé sur porte » dans le cadre de son projet « ça passe par ma Commune ».