Voitures « propres » : quand on doit, on peut !

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Alors que les autorités européennes discutent des objectifs à fixer à l’industrie automobile pour les émissions de CO2 des voitures neuves à l’horizon 2020, la fédération européenne Transport and Environment (T&E) – dont Inter-Environnement Wallonie (IEW) est membre – sort aujourd’hui son rapport annuel sur la question. Il en ressort que, contrairement aux affirmations des constructeurs, la norme fixée pour 2015 pourra être (aisément) respectée.
Pour T&E, IEW et Greenpeace, ce résultat doit inciter l’Europe à adopter des objectifs ambitieux qui poussent l’industrie à innover. Dans ce contexte, les 80g/km en 2020 et 60g/km en 2025 n’ont rien d’utopiques.

Le rapport rendu public ce mercredi établit un certain nombre de constats :

  1. L’industrie a diminué de 3,3% les émissions moyennes des voitures neuves vendues en 2011 (par rapport à 2010). Très concrètement, quatre ans avant l’échéance de 2015, 4% seulement séparent encore l’industrie de l’objectif de 130 g/km.
  2. Dans la « course verte » vers les objectifs CO2, les constructeurs européens devancent leurs concurrents asiatiques, à l’exception notoire de Toyota.
  3. Trois constructeurs – Fiat, Toyota et Peugeot – ont déjà atteint leur objectif spécifique[[Un objectif spécifique est fixé à chaque constructeur sur base du poids moyen des véhicules neufs vendus.]], avec quatre années d’avance.
  4. Il sera beaucoup plus facile à l’industrie d’atteindre l’objectif de 95 g/km en 2020 qu’elle ne l’affirme. Le progrès annuel moyen sur les quatre dernières années a été de l’ordre de 4% ; une réduction de 3,8% par an suffirait pour rencontrer l’objectif de 95 g/km en 2020.
  5. Les trois pays où les émissions sont les plus basses (Portugal, Danemark et Pays-Bas) ont tous trois des taxes de mise en circulation fortement corrélées aux émissions de CO2. La Belgique vient en quatrième position.
  6. Près de la moitié des réductions de consommation viennent d’une « optimisation » des procédures de test, pas d’améliorations technologiques qui permettraient aux conducteurs de réduire leurs factures de carburant[[Les émissions de CO2 sont directement proportionnelles à la consommation de carburant : la combustion d’un litre d’essence dégage 3,36 kg de CO2, celle d’un litre de diesel 3,63.]].

Pour T&E, Greenpeace Belgium et Inter-Environnement Wallonie, le contenu de ce rapport démontre que l’objectif de 95 g/km en 2020, adopté en 2008, a donné à l’industrie la vision à long terme dont elle a besoin pour planifier ses programmes de recherche-développement. Il convient donc de fixer aujourd’hui un objectif qui insuffle de nouveaux développements : 80 g/km pour cet horizon 2020 et 60 g/km en 2025 seraient des signaux forts. Par ailleurs, les organisations estiment que « l’optimisation » des procédures de test doit cesser : les émissions sur papier doivent se vérifier sur la route. Dans le cas contraire, il convient de durcir les objectifs.